Cette semaine le ministre de l’Intérieur Manuel Valls a dévoilé les nouvelles zones de sécurité prioritaire comme le fut en son temps Nicolas Sarkozy avec les zones urbaines sensibles. Le quartier Drouot fait partie des soixante-quatre zones retenues par le ministère de l’Intérieur.
Les habitants du quartier Drouot peuvent-ils s'enorgueillir d’un classement en zone de sécurité prioritaire ? Est-ce une réussite ou un échec ? Là sont les questions.
Il faut observer que certains s’accommodent de cette nouvelle étiquette plaquée or et en sont plutôt fiers. Pour s’en convaincre il suffit de faire un petit tour sur les réseaux sociaux.
Il ne s’agit pas ici de se refaire le film en noir et blanc sur écran géant mais simplement de s’interroger : où vont réellement les moyens et à qui profitent-ils ? Le dernier classement du quartier Drouot en zone urbaine sensible ( ZUS) a-t-il apporté quelque chose de bénéfique aux habitants du quartier et surtout à quoi a-t-il servi ? Certains répondent du tac au tac en créant des postes bidon et par un saupoudrage de moyens financiers avec les résultats que l'on connait.
Dans le projet du ministre de l'Intérieur Manuel Valls, il y aura manifestement plus de moyens policiers mobilisés pour les quartiers étiquetés en zone de sécurité prioritaire (ZSP). Il faut rester réaliste, les policiers ne pourront pas à eux seuls combler toutes les carences.
Le gouvernement doit manifestement apporter d’autres réponses, mais là pour la peine c’est plutôt creux et désespérément vide. Le mal-vivre n’est pas qu’un effet d’optique ou médiatique, il est aussi une réalité tangible dans ces quartiers qui depuis des années prennent de plein fouet la crise dans la gueule. L'emballage sécuritaire ne doit pas voiler la matérialité d’un certain désespoir qui se traduit dans des passages à l’acte désespérément con et qui peuvent être interprétés comme un signal d'alarme. Le chômage, la précarisation et la paupérisation ne doivent pas rester sans réponses car ils sont incontestablement le terreau fertile qui accentue l'émergence de certaines situations que nous connaissons.
Il faut mobiliser ou remobiliser les autres acteurs(trices) qui au cours de ces dernières années ont plus ou moins déserté le terrain ou ont dévié de leur trajectoire sans que cela ne dérange personne.
D’où la nécessité de prendre la problématique dans sa globalité en y apportant des solutions adaptées à tous les niveaux. Il ne s’agit pas de nier la réalité sur l’ostensible dégradation du climat dans ces zones mais de réfléchir pour apporter une pluralité de réponses concrètes qui permettent de résoudre et de dépasser cette conjoncture. Il faut oser analyser aussi bien les réussites que les échecs du plan précédents « zone urbaine sensible » et rectifier si nécessaire les orientations.
Les chiffres dans le tableau ci-dessous sont issus du recensement 1999.
Tous les chemins ou les questions mènent au centre socioculturel Drouot –Les Rives : "Quand rouvrira-t-il ?"
