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En direct Drouot
3 janvier 2013

Parlons-en simplement

Citation de Coluche

 

La question qui s’impose en ce jour: « La justice existe-t-elle ? »

Un célèbre passage d’un poème de Jean de LA Fontaine "Les Animaux malades de la peste" trouve une résonance toute symbolique  au Drouot  "Selon que vous serez puissant ou misérable/ Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir".

En effet, hier après-midi deux jeunes du quartier Drouot accusés d’avoir tiré des mortiers sur les forces de l’ordre le 31 décembre sont passés après une garde à vue de 38 heures  en procédure de comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Mulhouse.

Les avocates des deux habitants ont contesté dans leur matérialité les faits reprochés à leurs clients en démontrant de façon flagrante que les dépositions des policiers étaient frappées d’incohérences notoires.

Un des habitants, menotté dans le dos lors de sa garde à vue qui n’opposait absolument aucune résistance particulière, a affirmé à la barre  avoir été violement molesté par un policier. Son avocate a mis en évidence la réalité de ce passage à tabac.

Il est indéniable que des actes répréhensibles ont été commis le soir du 31 décembre dans le quartier Drouot. Il y a eu des guet-apens tendus contre les forces de l’ordre par des habitants (non identifiés). Les policiers n’ont pas manqué de riposter de façon ferme afin d’endiguer cette violence. D’autres membres du corps de police ont eu un comportement plutôt discutable en tirant au flash ball de manière plutôt aléatoire et sans ménagement vers la foule d’habitants présent pour le traditionnel feu de palette qui se déroule chaque année dans le Nouveau Drouot depuis de très nombreuses années (autorisé par les autorités publiques). Plusieurs habitants, des jeunes et  des moins jeunes témoignent avoir été pris injustement pour cible par des tirs de flash ball et de grenades lacrymogènes et ont été obligés de fuir pour ne pas être touchés par les balles en caoutchouc d’où des  mouvements de panique.

Résultat, les deux habitants ont été condamnés à des peines de 1 an de prison qui pourront faire l’objet d’un aménagement et une interdiction de séjour au Drouot pendant deux ans. Nous cherchons encore ce matin la bonne morale de cette histoire et nous en concluons que le besoin d’infliger des peines exemplaires a été semble-t-il beaucoup plus fort que la justice. Dans le cadre des violences urbaines, il est souvent difficile de déterminer avec certitude qui a fait quoi mais il faut punir car les statistiques ont besoin de chiffres pour vivre et l’opinion publique a besoin de coupables pour dormir en paix.

Les travailleurs sociaux du quartier Drouot ont été saisis par de nombreux habitants qui dénoncent leur profond  malaise face à certains agissements policiers (pas tous) qui, une fois dans le quartier, ont semble-t-il tendance à oublier les règles et devoirs qui régissent l'exercice de leur profession. Il ne s’agit pas de nier certaines difficultés d’interventions des forces de l’ordre mais d’entendre aussi la version d’habitants.

Il serait peut-être temps d'ouvrir un réel débat sur les relations entre la police et les habitants qui manifestement se sont singulièrement détériorées des deux côtés.

Veuillez cliquer sur les liens des journaux ci-dessous :

http://www.lalsace.fr/haut-rhin/2013/01/03/memes-causes-meme-couperet

http://www.dna.fr/edition-de-mulhouse-et-thann/2013/01/03/de-quatre-a-douze-mois-de-prison

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