Quartier Drouot - Scènes de rue 2016...
Hier, pour sa 20ème édition, le festival « Scène de rue », s'est invité de 14h30 à 21h30, dans le quartier Drouot. Un beau moment plein de poésie à la portée du plus grand nombre… hélas le succès n'était pas au rendez-vous du côté des habitants du quartier, seule une poignée d'entre eux, peu enthousiastes, étaient toutefois présents ainsi que quelques membres de l'association 3ADB. Il semble que le plateau sportif attenant avait beaucoup plus de succès… Heureusement, le festival a attiré les Mulhousiens issus d'autres quartiers, lesquels semblent avoir vraiment apprécié ce temps fort. L’artère de la rue de la Navigation baignait dans une atmosphère d’insouciance bucolique et s'était métamorphosée pour l'occasion en place irréelle et magique des Arts de la Rue.
Durant l’après-midi, des femmes et des hommes volontaires et bénévoles du quartier se sont mobilisées pour élaborer des pâtes fraîches maison et couper des tomates pour le banquet de 19H30, opération baptisée par le doux nom de « Pasta i basta !», avec comme slogan détourné : « Des pâtes, des pâtes, oui mais du Drouot ! ».
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Dans la cour de l’école primaire du quartier Drouot, le Parlement de Rue tenu par le Théâtre De l’Unité (pratiquant le théâtre de rue "participatif") et sa foultitude de parlementaires du moment (le public présent) s’étaient réunis pour une session particulière aux accents tantôt sérieux, tantôt burlesques sous un radieux ciel bleu. La démocratie participative grandeur nature pose la question dérangeante pour les élus mandatés à savoir si nous avons encore besoin d’eux… hier en tout cas, un début de réponse semblait naître sous nos yeux : le peuple était plutôt à l'aise dans l'exercice de parlementaires... avec un peu plus de pratique, il pourrait même gérer le pays sans élus, du moins on se l'imagine bien. Chaque participant/spectateur avait comme prérogative de proposer une loi sur un formulaire spécifique, avant le début de la séance, remis par les comédiens : question lue à voix haute par la Présidente de séance et soumise au vote, à l’exemple de celle promulguant le droit de critiquer ses supérieurs hiérarchiques dans la fonction publique et tout particulièrement à Mulhouse… À l’unanimité la loi a été adoptée à bras levés par le Parlement De Rue avec une autorisation spéciale de la Présidente de séance pour insulter copieusement le maire pendant 10 secondes, un exutoire cathartique, qui, il faut le reconnaître fait du bien à certains. Un autre parlementaire, plus sérieux étayant son argumentaire de chiffres et de statistiques (il avait bien préparé son intervention et semblait maîtriser le sujet) propose une loi sur la reconnaissance de l’engagement bénévole… Fatima Jenn, adjointe à la politique de la Ville (il s'agit bien de la "vraie" adjointe, pas d'une comédienne) s’est prise au jeu en envoyant une petite provoc’ pour pimenter le débat précisant à l'intéressé qu’il existait, selon elle, des médailles associatives... ce qui n’a pas manqué de soulever un petit tollé venu de l'auditoire. En fin de compte, cette proposition a été adoptée comme loi à la majorité. Les interventions étaient ponctuées par de courts intermèdes musicaux et des lectures à voix haute de textes de Victor Hugo, Jean Jaurès… Ah si la démocratie mulhousienne pouvait être aussi souvent idéalement ouverte et coopérative comme ce simulacre plutôt plaisant de démocratie populaire, ce serait vraiment le pied…
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Autre temps fort : Le Théâtre 2000 donnait un spectacle interactive avec une parodie de beaufs franchouillards au look vieille France, parentés sans doutes aux Deschiens de Canal + : La famille Gomez....individus hauts en couleurs et distribuant généreusement, en bons dégueulasses qu'ils sont, leurs lots usagés qui pullulent partout autour d'eux comme dans une déchèterie quand ils ne les jettent pas carrément à la figure des spectateurs, gagnants des petits jeux proposés dont le bras de fer, il faut dire que les Gomez sont bien évidemment de mauvais perdants. Une tranche de vie sous forme de polaroïd, assez caustique et décapante traitant des rapports humains dysfonctionnels et dégénératifs ainsi qu'une critique sous-jacente du matérialisme triomphant de notre époque. Le tout enveloppé dans une ambiance poétique s'exprimant notamment par une douce petite musique aux airs de berceuse un peu surannée et franchement ringarde.
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Un banquet s’étalant sur près de 200 mètres de long rassemblant des centaines de personnes est venu clôturer en apothéose ce happening théâtrale…. Avec les pâtes et les tomates préparer durant l’après-midi et un groupe de musique pour accompagner le repas. Quelques photos ci-dessous, cliquez dessus pour les agrandir :
Ci-dessous quelques photos intimes, d’amis(es), de passants et plus si affinités…
Un chouette après-midi, il manque les actions de Quignon sur Rue et leur invitation à mettre la main à la pâte pour confectionner du pain ainsi que l'initiation aux arts du cirque par l'école Achille Zavatta … Un après-midi et une soirée mémorable ! Le maire de Mulhouse est d’ores et déjà en réflexion pour proposer que le quartier Drouot accueil l’été prochain un Jeudi du Parc… Bonne nouvelle le tronçon de la rue de la navigation le long du canal qui borde l’école élémentaire est désormais uniquement réservé aux piétons et cyclistes, des aménagements spécifiques vont normalement être effectués. À l’avenir, il faudra certainement songer à allier sport et culture pour garantir une fréquentation plus importante des habitants du quartier Drouot et peut-être revoir le mode de com' car manifestement selon des dires, il y avait un déficit de ce côté-là...
Pour lire l'article paru dans le journal L'Alsace aujourd'hui, cliquez sur la photo ci-dessou :
Un peu de musique....