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En direct Drouot
1 février 2018

Quartier Drouot - L’homme est un pyromane qui s’ignore...

Quartier Drouot - Feux de voitures du 28 janvier 2018

Dimanche 28 janvier, finalement ce n’est pas une, ni deux, mais trois voitures qui ont été incendiées dans le quartier Drouot et qui se rajoutent aux feux de conteneurs poubelles et voitures des semaines précédentes. 

Jean Schwartz

Face à la multiplication de ce phénomène Jean Schwartz, professeur émérite en sociologie du feu et éminent docteur en préhistoire et en phénoménologie a accepté de répondre de façon surréaliste à des questions.      

En direct Drouot – Comment expliquez-vous cette série de feux de voitures et conteneurs dans le quartier Drouot ?

Jean Schwartz – Déjà à l’époque de l’âge de pierre les homos sapiens étaient à la recherche du feu, élément magique vénéré mais redouté, objet de convoitises et de luttes pour la survie de l’espèce.

En direct Drouot - En somme, vous voulez dire que les feux de voitures et conteneurs poubelles dans le quartier sont une forme de guerre du feu revisité ?

Jean Schwartz – Oui, exactement ! Les auteurs retournent à  une forme d'instinct primitif, ils sortent de la civilisation et cela afin de revivre la sensation qu’apporte le feu. Depuis la nuit des temps et cela au-delà de vouloir faire cuire des petits plats, l’Homo erectus cherche la lumière et la chaleur. L’homme est un pyromane qui s’ignore et quand il découvre sa passion pour la combustion, il met le feu partout pour affirmer une forme de puissance dominatrice. 

En direct Drouot - S’agit-il de feux de détresse pour revendiquer quelque chose ?

Jean Schwartz – Il s’agit d’avantage d’un acte obsessionnel dicté par la fascination, une volonté destructrice et non créatrice où la seule revendication est une forme de plaisir pathologique qui encourage l’auteur à répéter son action pour revivre l’intensité qu’elle lui procure et l’aspect spectaculaire que ça produit... Un peu comme la madeleine de Proust. J’allais dire « peu importe le flacon  pourvu qu'on ait l'ivresse », mais dans la circonstance qui nous occupe, tout porte à croire qu'il s'agit de cocktails Molotov.  

En direct Drouot - Les conditions sociales dans le quartier Drouot sont difficiles, est-ce un combustible ? 

Jean Schwartz – En effet, il est difficile de s’enthousiasmer face à l’échec politique visible et criant dans ce secteur. Le mécontentement est grand et palpable et peut se traduire par des passages à l’acte épisodiques qui sont généralement matérialisés par des revendications et de l’hostilité à l’égard du politique et certain(e)s exécutant(e)s. L'expression d'une majorité des habitants se fera plus facilement par une forme de résignation qui traduit un profond malaise, une perte de confiance qui sont assez tangibles actuellement au Drouot. L’inoccupation et le vide peuvent très certainement être un engrais qui fertilise, favorise la multiplication des feux, mais pour autant ne les justifient pas.        

En direct Drouot - Merci à Jean Schwartz pour cet éclairage.  

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