Quartier Drouot - Vivre et non survivre...

Hier pour l’acte 21 des « gilets jaunes », rien de tel qu’un petit passage dans le quartier Drouot pour manifester. Après une longue déambulation, digne d’une marche populaire, dans les rues de Mulhouse (Place de la Réunion ;  direction vers la Place du Marché ; Place Franklin ; Avenue de Colmar ; Porte Jeunes ; Boulevard de l'Europe ; Avenue Schuman ; l'Allée Nathan Katz ; l'Allée William Wyler et enfin le quartier Drouot pour ensuite redescendre Place de la Réunion).

Il est environ 18h35, les sirènes incessantes des camions et voitures de police masquent les slogans des manifestants, qui arrivent de l'Allée William Wyler pour bloquer l'autoroute. Ne pouvant accéder à l'autoroute et cela en raison d'un barrage de police à hauteur du pont de l'Allée William Wyler, ils prennent la rue des Bateliers pour se rendre, de façon improvisée, dans le Nouveau Drouot. D'autre manifestants arrivent dans le quartier par le rond-point à hauteur de Pôle emploi Drouot. Finalement, une centaine de « gilets jaunes » se regroupe rue de Sausheim dans le quartier Drouot pour faire une halte bien méritée d’une trentaine de minutes. Quelques habitants du secteur, les rejoignent pour marquer leur solidarité et leur curiosité et cela dans une bonne cordialité. Un peu plus tard, une partie de la rue de Sausheim, se retrouve noyée dans un nuage blanc de gaz lacrymogène, généreusement servi par les forces de l’ordre. Un manifestant est embarqué et un autre qui a pris un jet de gaz lacrymogène est allongé dans un état semi-comateux sur le pont de la rue de Sausheim, une équipe d’infirmiers bénévoles présente dans le cortège s'occupe de lui.

Aurélien Crifo, l’une des figures de proue de ce rassemblement des « gilets jaunes » à Mulhouse et aussi candidat du PCF pour les élections européennes, explique : « Le quartier Drouot était un passage "surprise" obligé et cela au vu et au su de ce que subissent les habitants de ce quartier, notamment avec le projet de démolition du Nouveau Drouot, sans oublier l’addition des inégalités et l’accroissement des difficultés sociales dans ce quartier [...] ».

Une dame, professeure de français, tendance centriste-écologiste et connaissant assez bien le quartier, s’adresse à un groupe de jeunes et plus âgés : «  Chaque fois que je mets les pieds dans ce quartier, c’est pour moi un vrai crève-cœur, je m’insurge et je remarque le manque de respect et de confiance de la part des élus à l’égard des habitants. Je déplore la volonté d’infantiliser les habitants pour mieux les asservir [...] Arrêtez de vous laisser faire ! ». Toujours avec la même fougue, elle poursuit : « J’espère que pour les élections municipales, vous saurez faire le bon choix et que vous vous réveillerez ! En tout cas promis, je reviendrais ! ». Du côté des habitants, le discours de cette prof passe plutôt bien et ne fait l'objet d'aucune contradiction. 

Les « gilets jaunes » quittent le quartier, en empruntant les escaliers rue de Sausheim (qui ont vraiment besoin de travaux d'entretien) et vont vers le square Edmond Cahen dans le quartier Barbanègre et cela pour rejoindre le centre-ville de Mulhouse. 

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